Situé dans le quartier Mvog-Ada , en pleine zone paroissiale de la Cathédrale Notre-dame des Victoires de Yaoundé, le Collège Notre-dame des Victoires fut fondé en 1958 : les locaux qui accueillent les premiers élèves de ce collège étaient utilisés pour l’école primaire depuis 1955.

À l'origine de cette institution, se trouvent quatre religieuses de la Congrégation de Sœurs Servantes du Saint Cœur de Marie : SS. Élisabeth de la Trinité, Sainte Marcelle, Marie des Apôtres et Françoise d'Alverne .

La Congrégation des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie est née de l’esprit missionnaire de son fondateur, le révérend Père François-Jean-Baptiste Delaplace, C.S.Sp.

Directeur de l’Œuvre de la Sainte Famille fondée à Paris en 1855 pour l’évangélisation des familles éprouvées par la pauvreté, le Père Delaplace est frappé par le triste état des familles réduites au chômage et aux misères de toute sorte. Il fait appel à Jeanne-Marie Moisan dont il avait remarqué l’esprit de foi et le généreux dévouement. Le projet du Père Delaplace , conçu d’abord comme une œuvre caritative, devint, de par le plan de Dieu, une nouvelle Congrégation religieuse.

La Congrégation se développe et connaît une véritable expansion, en France (1860), aux États-Unis (1889) et au Canada (1892). En 1902, elle est reconnue officiellement par l’Église. Aujourd’hui, les Servantes du Saint-Cœur de Marie continuent l’œuvre des Fondateurs à Cuba (1950), au Cameroun (1953), en Argentine (1963), au Congo (RDC) et au Pérou (2015).

Les quatre fondatrices du collège :Elisabeth de la trinité ,Sainte Marcelle,Marie des Apôtres , Françoise d'Alverne.

Au Cameroun , la jeune fille, dans la plupart des cas n'avait pas d'avenir scolaire en raison des conceptions traditionnelles sur son statut de femme ou à cause des moyens matériels et financiers limités de ses parents.

Au vu de cette situation, l'objectif premier de l'École Ménagère Notre-Dame des Victoires (1958-1966) fut de donner un complément de formation à la jeune fille qui, après le primaire, ne pouvait accéder à l’enseignement secondaire.
De 1958 à 1960 l'institution s’attache à donner aux jeunes filles une formation pratique et à les préparer à leur futur rôle d'épouse et de mère.

De 1960 à 1965, s’ouvre une section sténo-Dactylo. Celle-ci permet aux jeunes filles de s’insérer dans la vie professionnelle comme employées de bureau. Mais cette section est fermée en 1965. L'école change de statut et devient collège d'enseignement technique, dans les filières couture et Industrie de l’Habillement. Ce changement de statut est la conséquence des revendications des élèves qui avaient besoin d’une formation sanctionnée par un diplôme officiel.

Classe de Sténo-Dactylo,1963

L'évolution du collège est fulgurante. De nouveaux bâtiments sont construits. Le personnel enseignant s’accroît. De 4 enseignants dont un Camerounais en 1966, il passe à 20, dont 19 Camerounais au cours de l’année 1989-1990. Il en est de même en ce qui concerne les effectifs, mais le souci des responsables est la maîtrise des effectifs par salle de classe. La moyenne de 35 élèves par classe reste de rigueur dans le souci de sauvegarder la qualité des enseignements. En 1990, le collège compte 253 élèves, alors qu’en 1966, il en comptait 56.

Par souci de garantir la relève et la continuité des œuvres missionnaires et éducatives, les sœurs servantes du saint-coeur de Marie ont entrepris la formation de religieuses camerounaises. La congrégation assure l’administration du Collège Jean Tabi depuis 1975.

Sources :   - Jean Paul Messina
                       - www.soeurs-sscm.org/
                       - www.educatii.com
                       - Secrétariat permanent de l’enseignement Catholique.